Les graffiti existent depuis des époques reculées, dont certains exemples remontent à la Grèce antique ainsi qu'à l'Empire romain et peut aller de simple marques de griffures à des peintures de murs élaborées. Dans les temps modernes, la peinture aérosol et les marqueurs sont devenus les outils les plus utilisés. Dans la plupart des pays, dégrader une propriété avec un graffiti sans le consentement de son propriétaire est considéré comme du vandalisme, lequel est punissable par la loi. Parfois, le graffiti est employé pour communiquer un message politique et social. Il existe de nombreux caractères et styles de graffiti ; cette forme d'art évoluant rapidement.
Le mot italien graffiti dérive du latin graphium (éraflure) qui tire son étymologie du grec graphein (γράφειν) qui signifie indifféremment écrire, dessiner ou peindre. Graffiti en langue française vient de l'italien graffito, terme désignant un stylet à écrire). Son pluriel italien est graffiti. L'usage n'a pas retenu une tentative de francisation en graffite à la fin du XIXe siècle), ni le singulier graffito qu'utilise, entre autres, André Malraux). On utilise donc le mot graffiti au singulier et au pluriel même si l'utilisation du S (graffitis) est admise dans l'usage.
En français, les graffiti issus de la tradition new-yorkaise et associés à la culture Hip-hop sont souvent appelées graffs. Les auteurs de ces graffiti sont appelés graffeurs ou graffiti-artists plutôt que graffiteurs. En québécois, il n'est pas rare de les qualifier de graffiti-artists de graffiteurs ou de writers, comme en anglais. Les mots-valise calligraffiti et calligraffitiste, attribués à Bando dans Le Livre du Graffiti n'ont pas été retenus par l'usage ni par le milieu se réclamant de cette forme d'art urbain. En anglais, on évoque le plus souvent ces peintres par le terme de graffiti-artists, writers ou encore aerosol-artists.
Ces graffeurs se font connaître en apposant leur « blaze » ou celui du collectif (Posse, crew, squad, etc…) auquel ils appartiennent sous leurs œuvres, les murs, les métros ou encore les camions.
Graffiti est le nom donné aux dessins ou inscriptions calligraphiées, peintes, ou tracées de diverses manières sur une propriété. Certains considèrent le graffiti comme une forme d'art qui mérite d'être exposée dans des galeries tandis que d'autres le perçoivent comme indésirable. Dans ses formes les plus élaborées, le graffiti est également une forme d'art graphique.
Le "Tag" est une signature rapide utilisée en "vandale" ou en simple accompagnement d'un graff.
Le "flop" est une performance graphique qui consiste à peindre une pièce (graff) en un seul coup de bombe. Ce procédé étant assez difficile à réaliser, certains graffeurs préfèrent considérer que le fait de peindre lettre par lettre en un coup relève du "flop".
On distingue généralement le graffiti de la fresque par le statut illégal ou en tout cas clandestin, de l'inscription. Ainsi il est a priori douteux de qualifier les peintures rupestres de graffiti, car nous ignorons leur statut à l'époque.
Les graffiti ont une grande importance en archéologie : ils font partie, avec les textes épigraphiques, des témoignages écrits non littéraires, populaires, souvent très « vivants » et aptes à nous révéler des aspects inédits des sociétés qui les ont produits.
Les graffiti antiques pouvaient être aussi bien des annonces électorales, des messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), des messages à contenu politique, religieux, érotique ou pornographique, personnel, etc. Quelques exemples:
Ces graffiti sont généralement rédigés en latin vulgaire et apportent de nombreuses informations aux linguistes comme le niveau d'alphabétisation des populations (car ces textes comportent des fautes d'orthographe ou de grammaire). Du fait même de la présence de ces fautes, ces textes fournissent aussi des indices sur la manière dont le latin était prononcé par ses locuteurs.
On peut encore lire des graffiti âgés de deux millénaires à Pompeï car c'est l'un des rares sites qui soit suffisamment bien conservé. En effet, les graffiti sont par essence éphémères et disparaissent, soit parce que leur support a disparu, soit parce qu'ils ont été effacés manuellement ou qu'ils ont été victimes de l'érosion naturelle de leur support.
L'Antiquité et le Moyen Âge ont laissé de nombreux exemples de graffiti : l'Agora d'Athènes, la Vallée des rois en Égypte, les grands caravansérails du monde arabe, etc. Ces inscriptions ont parfois une importance historique qui est loin d'être anecdotique, en prouvant par exemple que des mercenaires grecs ont servi en Égypte au VIIe siècle avant l'ère chrétienne.
Dans la cité d'Éphèse, on trouvait des graffiti publicitaires pour les prostituées, indiquant de manière graphique à combien de pas et pour combien d'argent on pouvait trouver des professionnelles de l'amour.
On connaît de nombreux autres exemples anciens : graffiti maya à Tikal (Guatemala), graffiti vikings en Irlande ou à Rome, runes varègues en Turquie, etc.
On trouve souvent des graffiti, parfois très anciens, dans des endroits abrités de la lumière, de l'humidité et peu décorés, tels que les cellules de prisons, les cellules monacales, les casernes, les cales des bateaux, les caves, les catacombes (les graffiti des premiers chrétiens, dans les catacombes romaines, sont une importante source de documentation à leur sujet), etc. La Tour de la Lanterne à La Rochelle, en France, est riche de graffiti de prisonniers, ouvriers et marins, qui sont pour nombre d'entre eux des bateaux : frégates, vaisseaux de guerre, etc. Certains meubles en bois sont souvent gravés d'inscriptions : tables et bancs d'écoles, portes de toilettes publiques.
Des nombreuses églises romanes ont été gravées de graffiti recouverts immédiatement par un enduit. L'église de Moings en est un exemple. Un musée du graffiti ancien existe à Marsilly. Mais le premier musée des graffiti historiques a été créé par Serge Ramond en 1987 à Verneuil-en-Halatte dans l'Oise. Il regroupe plus de 3500 moulages de graffiti de toute la France couvrant 10 000 ans d'histoire.
Vers l'âge de la cinquantaine, Restif de la Bretonne, écrivain libertin du XVIIIe siècle, rapportait les évènements de sa vie sous forme de graffiti qu'il faisait sur les parapets des ponts de l'Île Saint-Louis lors de ses promenades quotidiennes. Il a abandonné cette activité maniaque (qui a duré de 1780 à 1787) en constatant la disparition trop rapide de ses mots et après s'être rendu compte qu'une main malveillante les effaçait. Il effectue alors le relevé de ses propres mots qu'il transcrit finalement dans un recueil publié à titre posthume et intitulé Mes inscriptions.
Le graffiti urbain se développe souvent dans un contexte de tensions politiques : pendant les révolutions, sous l'occupation, (le reichstag à Berlin couvert de graffiti par les troupes russes), pendant la guerre d'Algérie, en mai 1968, sur le Mur de Berlin ou dans les régions où se posent des problèmes d'autonomie (Bretagne des années 1970, Irlande du Nord, etc.). Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d'aérosols de peintures « émaillées » (originellement destinées à la peinture d'automobiles), une partie des graffiti a gagné une vocation esthétique.
Le mouvement a été très spectaculaire dans le métro de New York dont les rames se sont subitement couvertes de noms : Taki 183, Tracy 168, Stay High 149, etc. En quelques années, ces « tags » (signatures) se sont sophistiqués et sont devenus de véritables typographies; leurs auteurs ayant déclinés l'écriture de leurs message (plus souvent leurs noms) afin d'en augmenter la visibilité ou d'en développer le style pour marquer ou s'affirmer par leur personnalité et; pour faire partie de la mémoire collective ne serait-ce que dans leurs milieu, parfois au moins comme simple précurseur d'un style. Le but du Graffiti étant au départ d'obtenir « the Fame », c'est-à-dire la célébrité, la reconnaissance des autres taggers ou graffers leur signifiant par là qu'ils existent. Tous les moyens seront bons pour cela. La simple affirmation d'une identité (je me surnomme Taki, j'habite la 183e rue », mon nom parcourt la ville tous les jours, j'existe) s'est doublé d'ambitions plastiques, qui se sont révélées être un autre moyen de se faire remarquer : ce n'est plus seulement le graffeur le plus actif ou celui qui prend le plus de risques qui obtient une forme de reconnaissance, mais aussi celui qui produit les œuvres les plus belles. Très rapidement, des styles standardisés (lettrage « bulles », lettrage « wild style ») et des pratiques (« top-to-bottom whole car », « Whole Car Windows Down », « throw-up », etc.) se cristallisent. Des groupes (appelés « posses », « crews », « squads » ou « gangs »), comme la ville de New York en a toujours connus, se forment et permettent aux graffeurs de s'unir pour exécuter des actions spectaculaires (peindre plusieurs rames d'un train par exemple), pour ajouter un nom collectif à leur nom individuel mais aussi pour s'affronter entre groupes, de manière pacifique ou non.
Ces groupes sont souvent constitués par origines ethniques et ont pour noms des acronymes en deux ou trois mots : Soul Artists (SA), The Crazy Artists (TCA), etc.
En 1973, le New York Magazine lance le concours du plus beau graffiti du métro. Au milieu des années 1970, la culture du graffiti est plus ou moins figée dans son fonctionnement et dans ses productions. La culture hip-hop émerge du graffiti mais aussi d'autres formes d'expression nées en même temps : une nouvelle danse plutôt acrobatique (break dance), un genre musical à base de textes parlés (rap), de mixage de disques (dee jaying), (scratch) et de fêtes en plein air (sound systems). Les deux pionniers les plus célèbres d'une conjonction entre break dance, rap, dee-jaying et graffiti sont Phase 2 et Fab Five Freddy.
À la fin des années 1970, le graffiti a été sévèrement réprimé dans le métro de New York et a commencé à se diffuser sur les murs des boroughsLos Angeles, Chicago, Philadelphie, Houston) et dans diverses grandes villes européennes : Paris, Londres, Berlin, Amsterdam et Barcelone surtout. défavorisés de la ville avant d'essaimer dans d'autres grandes villes américaines (
C'est à cette époque aussi que le milieu de l'art commence à se pencher sérieusement sur le sujet. Des graffiteurs « légendaires » tels que Lee Quinones, Seen, Futura 2000 ou Fab Five Freddy peignent sur des toiles et exposent leur travail dans des galeries telles que la Tony Shafrazi Gallery ou la Fun Gallery de Patti Astor, la galerie Fashion Moda ou encore la Galerie Sydney Janis. Des peintres qui ne sont pas spécialement issus des quartiers défavorisés de New York et qui ont généralement suivi un cursus classique en Arts ou en communication visuelle, intéressés par l'idée d'un art urbain ou d'un art clandestin, s'associent aux graffiteurs (comme Jenny Holzer, qui fera écrire ses « truismes » à la bombe par Lady Pink) ou s'approprient leur pratique (Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Kenny Scharf, Rammellzee).
En 1960, Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d'Art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C'est sans doute la première fois que l'on évoque le graffiti comme un art.
Dans la foulée de mai 1968, les messages politiques de la rue parisienne gagnent en poésie et en qualité graphique. Ils sont notamment le fait d'étudiants en philosophie, en littérature, en sciences politiques ou en art et font souvent preuve d'humour absurde ou d'un sens de la formule plutôt étudié : « Cache-toi, objet ! », « Une révolution qui demande que l'on se sacrifie pour elle est une révolution à la papa. », « Le bonheur est une idée neuve. », « La poésie est dans la rue », « La vie est ailleurs », « Désobéir d'abord : alors écris sur les murs (Loi du 10 mai 1968.) », « J'aime pas écrire sur les murs. », etc.[21]. Ces slogans sont indifféremment écrits au pinceau, au rouleau, à la bombe de peinture (plus rare) ou sur des affiches sérigraphiées. C'est de cet affichage sauvage et militant que naît une tradition parisienne du graffiti à vocation esthétique. À la fin des années 1970, l'artiste Ernest Pignon-Ernest produira des affiches sérigraphiées, sans slogans, qu'il exposera dans plusieurs grandes villes : « les expulsés », collés sur les murs de maisons en démolition et représentant à taille réelle des personnes tenant des valises ou un matelas, « Rimbaud », représentant le poète, jeune, toujours à taille réelle. Les sérigraphies urbaines d'Ernest Pignon-Ernest interpellent le passant et lui demandent quelle est la place de l'homme ou de la poésie dans la cité moderne.
Pour se faire connaître, les groupes de musique PunkRock parisiens comme La Bande à Bonnot ou Lucrate Milk utilisent la bombe avec ou sans pochoirs,les marqueurs sur tous supports. Leurs réferences artistiques sont le mouvement Dada ou CoBrA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam)et biensûr la scène Punk : the Ex en Hollande, the Clash à Londres ou Berurier Noir en France . Quelques années plus tard, les premiers « pochoiristes » comme Blek le rat ou Jef Aérosolcontinueront sur le même principe, leurs œuvres sont des peintures exécutées selon la technique du pochoir. Dès 1982, pour annoncer leur « premier supermarché de l'art », Roma Napoli et JJ Dow Jones du Groupe Dix10 placardent dans le quartier Beaubourg de grandes affiches aux personnages de Comic's ; vingt ans plus tard, toujours actifs, on les retrouve dans le mouvement Une nuit. Outre les pochoiristes, de nombreux artistes s'intéressent à l'art urbain et clandestin, comme Gerard Zlotykamien, qui peint des silhouettes évoquant les ombres macabres restées sur les murs d'Hiroshima; Jérôme Mesnager, auteur d'hommes peints en blanc qui courent sur les quais de la Seine ; les VLP (Vive La Peinture), qui investissent les palissades autour du trou des Halles en les recouvrant de fresques sauvages aux couleurs hyper-vitaminées. C'est aussi l'époque de la Figuration Libre, une époque de créativité joyeuse et humoristique, née du Pop-Art, de Bazooka, du vidéo clip, du graffiti, souvent présente dans la rue, avec Robert Combas, Les Frères Ripoulin (qui peignaient sur des affiches posées clandestinement), du groupe Banlieue-Banlieue qui commence ses actions en 1982 avec des performances pendant des expositions-concerts et colle en banlieue d'immenses fresques peintes sur papier kraft. Daniel Baugeste et Claude Costa (qui se faisaient enfermer la nuit dans le métro pour pouvoir en détourner les affiches), Hervé Di Rosa, Speedy Graffito, Paëlla Chimicos, etc. Outre la rue, les catacombes de Paris seront aussi à l'époque un lieu important du graffiti.
Le graffiti « new-yorkais » apparaît en France dès 1982-1983, avec des artistes comme Spirit, Darco, Bando, Blitz, Lokiss, Scipion, Skki ou encore SahoAsh. Les premiers articles de presse consacrés à ce phénomène ne datent pourtant que de 1986. Vers 1986-87, le graffiti « new-yorkais » et sa culture hip-hop prennent définitivement le pas à Paris sur les formes plus proches du monde de l'art contemporain, lequel retourne, sauf exception, à ses galeries.
À Paris, le graffiti new-yorkais se trouve des lieux privilégiés comme les quais de la Seine, les palissades du Louvre ou du centre Georges-Pompidou, le terrain vague de Stalingrad/La Chapelle, puis s'étend progressivement aux cités des banlieues où la culture hip-hop trouve son second souffle en devenant plus populaire et moins bourgeoise. Paris attire de nombreux graffiteurs européens (Shoe, Boxer, Lord Anthony Cahn, Tedys, Mode 2, Sino) mais aussi américains (Jonone, Futura 2000, T-Kid, A-One). (devenu Ash2) aujourd'hui connu sous le nom de
Le graffiti évolue rapidement et au début des années 2000 arrive ce qu'on appelle la nouvelle génération. Le lettrage devient plus carré, et l'évolution des technologies de spray lui permet de peindre plus vite, avec de nouvelles couleurs et de nouveaux effets. Cette génération s'inspire de celle dite old school mais s'affirme et fait disparaitre les traces de la précédente par son activité intense et la pratique du toyage (le fait de peindre sur un spot déjà occupé).
En 1961, le Mur de Berlin est construit. Il sépare symboliquement et physiquement l'Europe socialiste dite « de l'Est » de l'Europe atlantiste dite « de l'Ouest ». Tandis que les Allemands de l'Est n'ont pas le droit d'approcher le mur, ceux de l'Ouest viennent de leur côté écrire des slogans, bénéficiant d'une totale bienveillance des autorités de l'Allemagne fédérale qui fait de Berlin à l'époque la capitale allemande de la liberté, de l'art et de la contre-culture : on y a le droit de consommer du hashish, de nombreux squats y prospèrent et c'est un des hauts lieux du Punk, avec Londres et New York.
De nombreux artistes viennent alors du monde entier pour peindre sur le mur qui est à peu près intégralement maculé au moment de sa destruction, en 1989.
La barrière de séparation israélienne est depuis le début de sa construction un support d'expression. D'abord recouvert de slogans il est vite devenu le support d'œuvres d'art engagées, sous la forme de tags, graffitis et affiches plus ou moins créatifs, dont certains sont réalisés par des artistes connus, dont les affiches du photographe JR, les fresques de l’artiste de rue anglais Banksy ou les peintures et graffiti de Monsieur Cana, qui travaille également dans les camps de réfugiés palestiniens.
En Espagne, la culture hip-hop a percé plus tardivement que dans le reste de l'Europe[23]. La ville de Barcelone accueille pourtant une quantité extraordinaire de graffiti atypiques et créatifs qui mixent revendications sociales et politiques, graphisme underground et, dans une certaine mesure, culture hip-hop. Fin 99, PEZ est à l'origine du mouvement "logo art" qui a pour objectif de contrecarrer la publicité qui nous envahit en reproduisant un même personnage de façon plus ou moins différentes et totalement gratuite sur les murs de la ville. Son "happy fish" avec un sourire qui donne aux passants la joie de vivre.
Le pixaçaõ est un genre de graffiti particulier à la ville brésilienne de São Paulo, caractérisé par l'ampleur des zones couvertes et une simplicité dans l'écriture adaptée aux conditions difficiles dans lesquelles se déroulent l'exercice. L'apposition d'une signature et parfois d'un message est donc généralement plus importante que la recherche esthétique.
Les pixadores s'expriment avant tout sur les murs de la mégalopole et la recherche de visibilité les pousse à peindre des façades entières ou des surfaces situées dans des zones très difficiles d'accès. On retrouve entre eux des logiques de collaboration, qui sont d'ailleurs indispensables à l'atteinte de certains lieux par effraction ou escalade.
Le pixaçaõ est encore aujourd'hui une culture de rue, regardée par les habitants comme du vandalisme. Il est d'ailleurs pratiqué avant tout par une population peu éduquée, voire quasi-illettrée, qui le voit avant tout comme un mode de vie. Une séquence du film Pixo montre cependant un besoin pour certains d'une reconnaissance, dont la frustration s'exprime par une action lors d'une exposition dans une faculté d'art. Si ce mouvement ne se trouve pas dans les galeries, des artistes et critiques internationaux s'intéressent de près à cet art vivant.
Il existe de nombreuses techniques de graffiti ou d'art de rue assimilables, telles que : la peinture aérosol (avec ou sans pochoir), la peinture à l'aérographe, la gravure (sur des vitres, sur des murs, sur des plaques métalliques, sur l'écorce des arbres, etc.), le marqueur et le stylo, la craie, la peinture au rouleau ou au pinceau, l'acide (pour vitre ou pour métal) auxquels on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l'affiche (voir: les sérigraphies de Antonio Gallego), les stickers, les moulages (en résine ou en plâtre collés sur les murs) et la mosaïque (voir : Space Invader).
Le cap est la valve placée au sommet de la bombe, par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes ; il régule le débit de peinture.
Cap utilisé pour les personnages dans un graffiti, il permet de faire des traits très fins et précis, pour plus de réalisme.
Cap utilisé surtout pour les lignes dans un graffiti, il permet de faire des traits relativement fins et précis.
Tags, flops ou traits réalisés avec un Fat Cap. Il existe différents caps. Le Fat Cap est un cap qui une fois fixé à la bombe de peinture, permet de réaliser des trait épais. C'est le cap qui permet de créer des gros tracés.
L'Ultra Fat Cap permet de réaliser des traits encore plus épais que le Fat Cap. Il est très utilisé en tag vandale car on le voit très bien et en graff vandale car il permet de remplir rapidement le lettrage.
Le graffiti « new-yorkais » se caractérise par des formes relativement définies où la créativité individuelle s'exprime dans un cadre codé et impliquant l'adhésion à toute une culture (vocabulaire, lieux, préoccupations, goûts musicaux, etc.). On y distingue généralement trois niveaux de production :
Le « Tag » (marque, signature) est le simple dessin du nom de l'artiste. Le geste est généralement très travaillé, à la manière des calligraphies chinoises ou arabes. C'est un logo plus qu'une écriture, et souvent, seuls les habitués parviennent à déchiffrer le nom qui est écrit. Les techniques utilisées sont généralement l'aérosol, le marqueur, l'autocollant (« sticker ») et, depuis la fin des années 2000, le pulvérisateur. Cette dernière technique, difficile à maîtriser, impose un style basique et lisible des lettres.
Le « Throw-Up », ou « Flop » est une forme intermédiaire entre le tag et la pièce. La lettre subie une première mise en volume très simplifiée et souvent réalisée dans un style "Bubble". En général, les Throw-up sont réalisés en quelques minutes à l'aide de deux couleurs (un remplissage et un contours). Ils sont destinés à couvrir une surface moyenne, telle qu'un store métallique, un camion ou un mur de rue en un minimum de temps.
Les Block-Letters sont réalisés à la bombe ou au rouleau sur de grandes surfaces visibles de loin (bord d'autoroute, de voie ferrée). À l'origine de formes plutôt carrée (d'où leur nom), ils sont réalisés le plus souvent avec un remplissage chrome (qui est la seule couleur de bombe à recouvrir de façon efficace et durable les murs non apprêtés) et un contour noir, ou l'inverse. Ces dernières années, de plus en plus de graffeurs ont développé des Block-Letters au rouleau, ce qui a eu pour effet de rajouter de la couleur sur ces espaces péri-urbains.
Lorsque le graffeur a le temps, sur des "spots" légaux (murs d'expression libre, festivals, commandes professionnelles) ou non ("Halls of Fame" situés dans des usines désaffectées, sous des ponts ou dans des terrains vagues), il peut laisser libre cours à la technique et aux finesses du graffiti en réalisant des pièces de façon individuelle ou en groupe. Dans ces cas-là, le travaille des couleurs et des formes n'est plus contraint par le temps comme dans l'action illégale. Le style individuel de l'artiste se révèle tout comme l'époque déterminant ce style. Les initiés reconnaissent aisément les travaux de graffeurs ou de crews marquants tels que Daim (Allemagne) et ses pièces en 3D, HoNeT (France) et ses pièces simplistes et troisième degré sur train comme sur mur, les XL, Xtra Largos (Espagne) et leur compositions graphiques ou encore les MSK, Mad Society Kingdom, emmenant tout un style américain derrière leur travail dérivée de la typographie. Concernant les styles les plus couramment utilisés, on peut citer le Wildstyle (dans lequel les lettres sont difficilement lisibles, abstractisées, enchevêtrées et décoratives), la 3D (mise en relief et éclairage de lettres), l'Ignorant style (dans lequel des graffeurs expérimentés tente de reproduire des effets de débutant et ou le second degré est de mise)...
Certains graffiti-artists peignent peu de lettres et se spécialisent dans le dessin de décors figuratifs ou abstraits, ou bien de personnages. Le graffiti new-yorkais s'inspire de plusieurs arts dits « mineurs », tels que la bande dessinée, le tatouage et l'affiche.
La catégorie street art rassemble les pochoirs, les interventions sur mobilier urbain, les détournements publicitaires, les stickers, les affiches, les collages, les peintures qui ne sont pas centrées sur un lettrage, les installations, etc.
Un personnage peut représenter une personne, un monstre, un super-heros, un animal, un portrait, une chimère, ou tout type de forme unifiée issue de l'imagination de l'artiste. Il peut être réalisé dans un style cartoon, réaliste ou surréaliste.
Une pièce est un ensemble de lettres stylisées, une représentation élaborée du nom de l'artiste. Une pièce est réalisée avec 3 couleurs ou plus et peut être accompagnée d'un personnage. Elle est souvent plus recherchée et complexe que les autres type de graffiti.
Le sketch est une esquisse ou un dessin perfectionné sur support papier. Il peut être réalisé en noir et blanc ou en couleur. Il peut être simple ou complexe, représenté un lettrage, un personnage ou encore un paysage.
Dès les débuts du graffiti, les writers ont pris un certain plaisir à voir voyager leur nom. Non seulement le déplacement offre une dimension supplémentaire à l´œuvre, mais elle permet en plus au tagueur de se faire connaitre à travers les différents quartiers de sa ville voire au-delà. Ainsi, différents types de véhicules sont tagués ou graffés : camionettes, camions, métros, RER, trains, etc. Certains artistes ont même peint le Concorde exposé au Musée Delta d'Athis-Mons, à l'aéroport d'Orly.
Les tunnels des réseaux de transports en commun souterrains sont des spots appréciés par les graffeurs. Dans les années 1980, voyant que leurs graffiti étaient effacés en surface et sur les rames, les writers sont descendus sous terre. Outre que les pièces restent en place, ces spots présentent l'avantage qu´un grand nombre de gens passifs et donc enclins à regarder par la fenêtre passe devant chaque jour. Le côté répétitif du graffiti est ici renforcé par le fait que c´est souvent le même trajet qui est effectué quotidiennement par les voyageurs.
Du fait de l´obscurité qui règne dans les tunnels, l´essentiel des graffs qui y sont exécutés sont des chromes qui deviennent lumineux au passage de la rame.
Le Wildstyle est un style de graffiti dans lequel les lettres sont entremelées, fusionnées et extravagantes. Leur extrémités sont dynamiques et peuvent se transformer en flèches ou pointes. Les lettres sont tellement travaillées et déformées avec style qu'il est difficile de déchiffrer un wildstyle pour les non-initiés. C'est un style complexe à réaliser qui demande beaucoup de technique.
Style de lettres en forme de bulles. Ce style circulaire et arrondi est souvent utilisé pour les flops. Il est aussi appeler throw-up, utiliser par Cope 2 , Seen , O'clock (LT 27/156), Tipex (CVR/952), Zixo (CVR) etc...
Style de graffiti issu des premières vagues de graffiti. Des années 70 aux années 80.
Graffiti abstrait. La lisibilité du lettrage n'est pas la caractéristique fondamentale.
Ce style fait intervenir des formes en bloc dans le travail des lettres. Les formes sont carrées ou rectangulaires ce qui donne un effet de lourdeur, de solidité à la pièce. C'est un des styles le plus facile a lire, très utiliser en chrome sur les autoroutes et les gares.
Ce style de graffiti se veut une réaction au styles stylisés, techniques, et compliqués comme le wildstyle ou la 3D. L'ignorant style est un style basique, enfantin mais innovant. Attention à ne pas confondre un graffiti raté et un graffiti au style ignorant. Derrière la simplicité de ce genre de pièce se cache un technique bien particulière et une liberté
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